vendredi 3 mai 2013

partout


18:45 fdf 1er mai

j'ai marché une heure environ descendant des hauteurs de fort-de-france où on m'avait déposé pour rejoindre l'hôtel respirant l'air chaud et humide de cette fin de journée c'était une belle balade quartiers riche d'abord puis moins puis pauvre avant de me laisser attraper par le damier du centre-ville délaissé de tous boutiques fermées en ce premier mai habitants cloîtrés chez eux logements étroits trois niveaux trois familles à mettre la télé fenêtres ouvertes enfants parfois jouant sur le balcon et si on rentrait par la fenêtre et il enjambe l'allège et disparaît son frère trop petit pour le suivre rentrant lui faire la tête 

il y a ici quelque chose de passionnant de troublant de révoltant qui fait naître ce sentiment confus de vouloir aider œuvrer faire et qui en même temps raison retrouvée dicte de laisser comme c'est

au fond des vallées au bord des plages dans la forêt isolée les maisons tombent en ruines mais des ruines habitées voitures anciennes autour disséminées attendant que le végétal les digère aidé des hommes qui dessus récupèrent ce qui à d'autres manque des voitures comme les ruines d'une époque révolue et les maisons de s'affaisser dans les cours d'eau qui après les pluies se font torrents balayant tout puissamment et les vagues rognant la chair mettant à jour de fins os de béton que le sel de la mer gonfle gorge fer à vif que le sang de manquer alors qu'au-dessus la maison déjà de tomber et l'humidité partout la même que la forêt tropicale concentre retient diffuse maisons noires écroulées partout oui la même odeur de pauvreté de gens vivant de la pêche que l'on mange ou des fleurs volées tentant de les vendre qui ne met dans leur poche que de quoi acheter à l'épicerie du village volets ouverts sur un dédale de rayonnages et où l'on vend de tout gaz bière fruits et conserves et si tu es près de l'église les cierges pour une vie meilleure que le stricte nécessaire que tu pourras ranger comme tes quelques pièces de monnaie dans ta poche après

partout des gens sous les abris devant les maisons les boutiques partout des jeunes hommes à parler boire fumer quoi d'autre à faire et les filles et les femmes de grossir ne mangeant que le moins cher le sucré quand on pense que les fruits de pays sont ici plus chers qu'en métropole reste les brioches les boissons aromatisées et les burgers qu'on peut se payer

je suis descendu au bistrot rez-de-chaussée de l'hôtel des grilles là où on imagine des vitres et l'air que la pluie a rafraîchi pénètre jusqu'à moi à l'intérieur assis partout ça parle créole mots d'anglais de français et d'afrique m'a-t-on dit sorte de langage phonétique où chaque simplification semble faire écho au langage texto 

gcri

je n'ai pas mangé hier soir peut-être ne mangerai non plus ce soir l'air ne s'y prête pas qui trop lourd trop d'eau en-dedans air liquide perlant

j'ai gardé sur la peau avant-bras cou visage les couleurs du soleil brûlant des caraïbes et regrette de n'avoir pu mettre qu'un bras au dehors de l'habitacle de la clio ou de ne pas avoir conduit l'alternance aurait équilibré l'écrevisse et il y en avait partout avant ici 

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